Ao dai : 5 infos à savoir

La tunique ao dai : découvrez 5 faits fascinants sur cette tenue incontournable de la mode vietnamienne 


Un vêtement qui couvre tout, mais ne cache rien

On ne peut trouver plus juste pour définir l’áo dài en une phrase. Destinée aux femmes, cette tenue traditionnelle vietnamienne composée d’une tunique et d’un pantalon en soie constitue l’emblème national du Vietnam. Littéralement « chemise longue », elle se prononce à la fois « ao yaï » au Sud, et « ao zaï » au Nord.

À l’instar du kimono japonais ou du hanbok coréen, le Pays du Dragon possède sa propre identité vestimentaire.

Mais savez-vous à quand remontent ses prémices ? A-t-elle toujours eu la même apparence ? Bien plus qu’une composante de la mode asiatique, ce symbole de beauté féminine fait partie intégrante de l’âme des Vietnamiens.

Découvrez-le en 5 anecdotes clés !


1. L’ao dai puise à la fois ses origines en Chine et en France

Si ses origines profondes restent méconnues, celle que l’on appelle parfois « robe vietnamienne » trouve ses inspirations en Chine, mais aussi en France. Un parfait mélange entre l’Orient et l’Occident.

De l’áo yém au áo ngu than : l’influence chinoise 

Avant d’opter pour un vêtement long couvrant et un pantalon large, les femmes vietnamiennes portaient un áo yém. Ce haut en forme de losange et noué avec des cordons au niveau du cou et du dos offrait un avantage : une liberté de mouvement pour travailler dans les champs. Son autre composante, le váy, constituait une jupe facilement ajustable pour laisser les jambes nues. Jugé « immoraux » par la domination chinoise du XVe siècle, l’áo yém se voit remplacé au Nord par l’áo giao linh. Il s’agit d’une tunique ample à manches longues que l’on attache sur le côté, ainsi qu’un pantalon chinois. Le Sud, pour se démarquer de son voisin ennemi, impose ensuite à sa population une large robe à cinq pans et à col droit : l’áo ngu than. Sa version ultérieure, l’áo dài, est quant à elle plus ajustée.

Cát Tường (Le Mur) et la mode parisienne

En 1930, la colonisation française marque la première modernisation de la tenue traditionnelle par l’influence occidentale. Et ce changement, les Vietnamiens le doivent au créateur Cát Tường (appelé en France « Le Mur »). Inspirée de la mode parisienne et de la version antérieure de l’áo dài, la robe vietnamienne connaît plusieurs transformations :

• une coupe resserrée ;

• des pans réduits au nombre de 2 (au lieu de 5) ;

• des épaules rehaussées ;

• des boutons sur le côté ;

• des couleurs vives ;

• des formes de col variées.

Pourtant novatrice, cette version de l’áo dài a scandalisé les plus conservateurs. Son allure désormais flatteuse et féminine a premièrement été jugée indécente, avant de s’imposer comme la norme vestimentaire.

2. Il existe des règles spécifiques pour porter ce vêtement traditionnel vietnamien 

Qui dit « vêtement traditionnel » dit « règles à respecter ». Si l’áo dài a été sujet à de nombreuses influences, elle n’en a pas moins été codifiée. Accessoires, couleurs, motifs ou encore contexte social sont autant de critères qui rendent cette tenue à la fois ancrée dans la tradition et débordante de créativité !

Le duo iconique ao dai – non la

Pour une tenue traditionnelle complète, l’áo dài s’associe à son meilleur compagnon : le nón lá. Ce chapeau conique reste un véritable must have des Vietnamiennes. Littéralement « chapeau de feuilles », il traduit des valeurs fortement liées à la nature, entre simplicité et harmonie. Vous l’aurez compris, en portant l’áo dài avec son binôme conique, les Vietnamiennes deviennent une incarnation même de l’identité nationale, à travers :

• l’élégance ;

• la féminité ;

• l’héritage culturel.

Aujourd’hui, se parer d’une tunique áo dài avec un nón lá renforce l’équilibre entre la tradition, d’une part, et la modernité, d’autre part, dans une tenue fonctionnelle et confortable. Mais quand le revêtir au Vietnam ?

Les occasions spéciales pour arborer l’ao dai

Pour les Vietnamiens, les opportunités pour se vêtir de cette tunique traditionnelle ne manquent pas. Le principe ? Adapter chaque habit aux différents événements, tout en choisissant la couleur appropriée. Au Sud, l’áo dài blanc constitue l’uniforme des lycéennes. Pour célébrer le Nouvel An lunaire (le Têt), les Vietnamiennes la portent généralement rouge. Côté diplomatique, ces derniers optent pour une tenue traditionnelle afin de marquer la grandeur culturelle du pays tout en restant professionnels.

Les couleurs de l’ao dai

S’il y a de multiples occasions de porter l’áo dài, il en va de même pour les teintes qui la composent. Comme dans de nombreux pays d’Asie, les codes culturels et sociaux passent par la signification des couleurs.

L’áo dài en compte au moins huit :

  • 1. le blanc, pour la pureté, la jeunesse et la modestie ;
  • 2. le rouge, pour la chance, le bonheur et la prospérité ;
  • 3. le jaune doré, pour la richesse et la noblesse ;
  • 4. le bleu, pour la paix et la modernité ;
  • 5. le noir, pour le respect et le sérieux ;
  • 6. le violet, pour la fidélité, la maturité et la grâce ;
  • 7. le rose, pour la féminité et la légèreté ;
  • 8. le vert, pour la nature et l’espoir.

3. L’ao dai a été interdit sous peine d’arrestation

Tout comme le Vietnam a connu de nombreux épisodes politiques tumultueux, sa mode vestimentaire a dû subir des restrictions parfois radicales. De tenue « capitaliste » au symbole d’émancipation des Saïgonnaises, l’áo dài est devenu bien plus qu’une affaire de tradition.

Une tenue disgraciée par le régime communiste 

Au Vietnam, les années 50 marquent l’occupation des États-Unis. C’est lorsque Tran Le Xuan (l’épouse du conseiller du Président) fait une apparition en tunique à col V et à manches courtes, que l’áo dài divise. Certains y découvrent une transgression avec style, d’autres un très mauvais goût. Mais le sujet s’avère d’autant plus politique quand le Nord et le Sud s’opposent et que le gouvernement finit par l’interdire, signe d’appartenance capitaliste. Pour les femmes, cette version décolletée s’est révélée tel un véritable symbole de liberté et de confiance en soi. Cette « résistance » a permis aux Saïgonnaises de s’assumer davantage dans la société.

L’ao dai aujourd’hui 

Si la tenue est toujours portée dans le Sud, elle se voit intégrer une nouveauté : les manches raglan. Coupe la plus appréciée aujourd’hui, elle se compose de manches d’une seule pièce allant jusqu’à l’encolure et cousues en diagonale. Plus tard, les années 60 à 70 observent une version de l’áo dài cintrée, révélant les courbes du corps féminin. La décennie suivante connaît un regain d’intérêt pour ce costume traditionnel, mais avec :

• une coupe très serrée ;

• un col plus haut ;

• des manches plus près du corps ;

• un pantalon évasé.

Désormais, il existe d’innombrables modèles, et des créateurs se plaisent à revisiter l’originale. Chez HANOI PARIS, la tenue initialement composée de deux pièces réside dorénavant dans une seule et même robe, tout en gardant l’intemporel col boutonné ainsi que la matière par excellence : la soie.

4. Cette tenue vietnamienne iconique a inspiré des maisons de mode dans le monde entier 

Plus qu’un vêtement, l’áo dài constitue un bijou national dont les Vietnamiens ne peuvent qu’être fiers. Et pour cause, sa renommée n’est plus à prouver et a d’ores et déjà inspiré des couturiers à travers le monde.

Une tenue traditionnelle reconnue mondialement 

Et oui, cette tenue authentique a valu à sa terre natale le prix de « meilleur costume traditionnel » au Concours international de Beauté à Tokyo en 1995. Aujourd’hui, parmi les différents créateurs vietnamiens, Dinh Van Tho a le vent en poupe en dehors des frontières. Ses matières telles que le néoprène et ses design futuristes donnent un nouvel élan à cette tunique. De nombreuses personnalités ont porté ses créations lors d’événements transnationaux. C’est le cas de l’actrice Lý Nhã Kỳ, au Festival de Cannes en 2018. D’autres stylistes comme Duc Hung se sont fait remarquer à la Fashion Week de Paris, en 2014, en reprenant l’áo dài avec des détails inédits :

• des décolletés plongeants ;

• des broderies plus modernes ;

• des coupes asymétriques.

À savoir : Lý Nhã Kỳ avait déjà foulé les marches de Cannes auparavant. Mais si l’on vous disait que c’est la première fois qu’elle portait l’áo dài sur le tapis rouge français ? Il n’est jamais trop tard pour arborer la tradition !

Quand les grands noms de la mode en font des collections

Si ce vêtement connaît un rayonnement mondial, c’est aussi grâce aux maisons de haute couture. Difficile de ne pas tomber sous son charme ! De grands noms intègrent désormais des éléments de l’áo dài dans leurs collections. On compte parmi eux :

• Valentino ;

• Dior ;

• Calvin Klein ;

• Ralph Lauren ;

• Christian Delacroix.

Le saviez-vous ? Vous pouvez faire réaliser un áo dài sur mesure avec HANOI PARIS et porter une tenue unique, inspirée de la tradition vietnamienne ! ICI

5. L’ao dai possède son propre musée

Quoi de mieux pour mettre à l’honneur l’áo dài que de lui dédier un musée ? Situé à l’est d’Hô Chi Minh-Ville (aussi appelée Saigon), il s’agit du deuxième musée privé de la ville, après le Musée Fito, consacré à la médecine traditionnelle.

Un sanctuaire dédié à l’ao dai à Saigon

Dix ans. C’est le temps qu’il a fallu au styliste Sy Hoang, véritable amoureux de l’áo dài, pour concevoir et faire bâtir ce sanctuaire de la robe vietnamienne. Ce lieu verdoyant de quelque deux hectares offre un cadre plus que paisible pour découvrir l’histoire de cet emblème cher aux Vietnamiens. À l’intérieur, plus de 100 pièces sont exposées. Des objets, reportages, documents, peintures et sculptures demeurent présents. De quoi en voir sous tous les angles !

Quelques variantes de l’ao dai

Symbole national par excellence, l’áo dài s’est mué au gré des tendances et des contextes politiques. Résultat ? Une multitude de variations de la tenue traditionnelle a vu le jour au Pays du Dragon. Ainsi coexistent :

• áo tấc : version composée de manches amples qui traduisent le respect, et considérée comme l’habit officiel de la dynastie des Nguyen ;

• áo Nhật Bình : une tunique à col carré, devenue le costume standard des classes supérieures et moyennes après la chute des Nguyen ;

• áo bà ba : une chemise courte à manches longues et au col rond, boutonné du cou jusqu’au ventre et populaire dans le delta du Mékong.

Vous l’aurez saisi, il s’agit bien plus qu’une tenue traditionnelle. Ici, on a l’áo dài dans l’âme. Véritable emblème du Vietnam, cette tunique dont la renommée n’est plus à bâtir a su traverser le temps en restant unique en son genre. Alors que certains voisins d’Asie associent la complexité de leurs vêtements au raffinement, l’áo dài a ceci d’authentique que sa beauté réside dans sa simplicité.

 

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